Le
désir
au
cœur
des
règnes
:
minéral,
végétal,
animal,
humain…

Et si toute la vie — de la pierre à l’humain — était guidée par un simple désir ? L’auteur et kabbaliste Michaël Laitman explore ici le désir d’exister, cette force cachée qui modèle la matière, fait évoluer les formes de vie, et alimente notre quête de plaisir, de pouvoir et de savoir. Mais pourquoi le plaisir disparaît-il dès qu’il est atteint… et nous pousse-t-il toujours plus loin ?
Le désir au cœur des règnes : minéral, végétal, animal, humain…
Art de vivre
Cette force inhérente à toute matière et dans chaque objet se nomme généralement « le désir d’exister », celle-ci détermine la forme de la matière, ses attributs, ainsi que son comportement. Les formes et les combinaisons du désir d’exister sont infinies : telle est la base de toute substance dans le monde. Un très grand désir d’exister se traduit par un très haut degré de matière, et les différents désirs au sein des degrés minéraux, végétaux, animaux et humains créent une multitude de processus en eux.

Le désir d’exister œuvre selon deux principes : 1) se conserver, c’est-à-dire continuer d’exister ; 2) s’approprier tout ce dont il pense avoir besoin pour vivre. C’est ce dernier désir qui distingue les différents degrés de la matière.


Les règnes minéral et végétal


Le niveau minéral est doté du plus petit désir d’exister, car les besoins d’un minéral sont infimes et il n’a pas besoin de s’adjoindre un élément extérieur pour exister. Il ne se soucie que de conserver sa forme actuelle, sa structure et ses attributs. De plus, il rejette tout ce qui est étranger, car son seul souhait est de ne pas changer, d’où son nom « inanimé ». En revanche, au niveau végétal, il existe un désir plus puissant, il est donc par essence différent du désir minéral, qui lui ne change pas. Le végétal ne se « contente » pas de préserver son existence, il traverse différents processus. Il en résulte une participation active du végétal dans l’environnement. Par exemple, les plantes suivent les rayons du soleil et dirigent leurs racines vers la nappe phréatique. Le végétal dépend des conditions météorologiques et climatiques de son environnement. Les végétaux reçoivent de l’environnement tout ce dont ils ont besoin pour se développer, en décomposant et en transformant ce qui est nécessaire, puis en rejetant ce qui leur est nuisible. Nous pouvons donc en conclure que les végétaux dépendent davantage de leur environnement que les minéraux.

Les végétaux ont leur propre cycle de vie : les plantes naissent et meurent. Néanmoins, les plantes appartenant à la même espèce se développent, fleurissent et se fanent selon les mêmes règles. Autrement dit, toutes les plantes d’une même variété se développent de la même façon, et aucune d’entre elles n’a de spécificité propre.

Plus la forme du désir d’exister est puissante, plus ce dernier dépend de l’environnement, et plus il y est sensible.


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Les règnes animal et humain


Cette connexion devient plus évidente au degré animal ; degré dans lequel le désir d’exister est plus important que dans le végétal. La plupart des animaux vivent en groupe ou en troupeau. Ils sont très mobiles et sont constamment en mouvement, en quête de nourriture et de meilleures conditions de vie. Les animaux sont carnivores ou herbivores, telle est leur source d’énergie pour vivre.

Le degré animal manifeste un certain niveau de développement de la personnalité, induisant des sensations et des émotions, faisant que chaque animal dispose d’un caractère unique. Il ressent son environnement de façon individuelle, se rapprochant de ce qui lui est bénéfique et s’éloignant de celui qui lui est nuisible.
Le cycle de vie des animaux est également individuel.
Chacun vit et meurt à une période qui lui est propre, alors que les plantes ont un cycle de vie géré par les saisons.

Le degré le plus élevé du désir d’exister est celui de l’homme. L’homme est la seule créature qui dépende entièrement de son prochain, il est le seul à ressentir le passé, le présent et le futur. L’homme est influencé par l’environnement et vice versa. De ce fait, nous, les humains, changeons constamment et pas uniquement parce que nous pouvons être heureux ou malheureux, mais parce que nous sommes influencés par les autres et voulons posséder ce qu’ils ont.
Qui plus est, nous voulons davantage que ce que les autres possèdent ; nous voulons même qu’il leur manque quelque chose, de sorte que nous puissions faire une comparaison gratifiante. C’est la raison pour laquelle le désir d’exister chez l’homme s’appelle « l’ego », « le désir de plaisir », ou « le désir de recevoir délice et plaisir », ce que les kabbalistes nomment « le désir de recevoir ». […]

Ainsi, le développement d’un jeune animal est très différent d’un jeune enfant. Nos sages l’expriment par l’adage suivant : « Un veau d’un jour est un taureau », car il possède toutes les qualités d’un bœuf de taille adulte.
En revanche, l’homme a besoin de nombreuses années pour se développer. Lorsqu’un enfant naît, il ne désire pas grand-chose, mais en grandissant, son désir de recevoir va s’intensifier et énormément se développer. Lorsqu’un nouveau désir apparaît, il engendre de nouveaux besoins que l’homme se doit de satisfaire. À cette fin, l’intellect est mis à contribution pour rechercher à combler ces nouveaux désirs. Il en résulte que le développement de l’intelligence et de la pensée sont [sic] les facteurs de croissance de notre désir de plaisir. […]


L’évolution du désir humain pour le plaisir


Le développement du désir d’éprouver du plaisir a permis à l’homme de ressentir un besoin constant de découvrir l’univers, de faire des découvertes dans différents domaines. Un plus grand désir implique des besoins plus grands, ce qui engendre des capacités intellectuelles et une perception plus acérées. L’accroissement du désir de plaisir est à l’origine de l’évolution humaine selon l’ordre suivant.

Le désir de se délecter se manifesta tout d’abord dans des désirs physiques tels que le désir de nourriture, d’avoir des relations sexuelles et de fonder une famille. Ces désirs ont existé depuis le début de l’humanité.
Du fait que l’homme vit en société, de nouveaux désirs se développent en lui appelés des « désirs socio-humains », tels que l’argent, puis le respect, le pouvoir et la célébrité. Ces désirs ont changé la face du monde et ont introduit des classes sociales, des systèmes hiérarchiques et des changements dans les structures socio-économiques.
Plus tard apparut le désir de connaissance. Celui-ci se traduit par le progrès scientifique, des systèmes d’éducation et de la culture. Nous en trouvons les toutes premières traces à la Renaissance, et ce désir continua d’évoluer tout au long des révolutions industrielles et scientifiques, et ce jusqu’à nos jours.
L’essor du siècle des Lumières et la sécularisation de la société ont également été d’autres manifestations du désir d’instruction. Ce dernier poussa l’homme à vouloir tout comprendre de la réalité environnante. Pour y parvenir, il exigea davantage d’informations, entreprit des recherches et voulut tout maîtriser.
Si nous observions l’évolution de la culture, de l’éducation et de la technologie en comprenant que c’est le désir qui conduit tous ces processus, nous parviendrions à la conclusion que cette progression des désirs est également à l’origine de toutes nos idées, inventions et innovations. En fait, celles-ci sont tout simplement des outils « techniques », des « aides » pour satisfaire les besoins créés par les désirs. […]


Les limites au plaisir


Si nous examinons le plaisir que font éprouver les connaissances, le pouvoir, les honneurs, la richesse, ou la nourriture et le sexe, il semblerait que dans tous les cas de figure le plus grand plaisir est ressenti lors de la brève rencontre entre le désir et sa satisfaction. Dès l’instant où nous commençons à assouvir nos désirs, le plaisir s’amenuise.
Le plaisir ressenti lors de sa satisfaction peut durer quelques minutes, quelques heures ou plusieurs jours, mais il s’amenuisera indubitablement. Même les années passées à essayer d’obtenir l’objet de notre convoitise, telle une fonction prestigieuse, nous font perdre la sensation de plaisir dès que nous l’avons obtenue. Il semblerait qu’un plaisir satisfait en annihile le désir.

Qui plus est, lorsque le plaisir pénètre le désir et disparaît ensuite, il construit en nous un désir deux fois plus grand que le désir initial. Ce qui nous procure aujourd’hui du plaisir sera caduc demain. Nous voulons encore et toujours plus, c’est la raison pour laquelle nous sommes amenés à faire plus d’efforts pour satisfaire nos désirs grandissants…


Du chaos à l’harmonie : la solution à la crise mondiale selon la sagesse de la Kabbale, Michaël Laitman, Laitman Kabbalah Publishers, 2015.
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