Alors que l’automne pointe son nez, un flot d’actus est arrivé à la rédaction d’Inexploré : une nouvelle étoile est née, on fait de la culture de coraux en Polynésie, un plastique biodégradable sort des laboratoires, et on en sait plus sur la fabrication naturelle de l’or et des saphirs !
INSOLITE – Pépites d’or géantes et saphirs : comment la Terre les fabrique
De l’orfèvrerie à l’électronique, l’or fait battre les cœurs et fonctionner bon nombre d’appareils. Depuis des décennies, trouver une pépite de ce métal précieux, c’est le jackpot ! Par ailleurs, une nouvelle théorie suggère que les tremblements de terre jouent un rôle crucial dans la formation des pépites d’or géantes. Si les gisements d’or étaient attribués à des processus hydrothermaux, des chercheurs de l’université Monash, en Australie, avancent que l’effet piézoélectrique du quartz, déclenché par les séismes, génère des champs électriques capables de précipiter l’or sur sa surface et de former des pépites géantes. Ce processus naturel peut transformer des particules d’or en pépites massives, au fil du temps.
Si les tremblements de terre favorisent la création de pépites d’or géantes, c’est au cœur des volcans que se formeraient les saphirs. D’après une étude menée par des chercheurs de l’université de Heidelberg sur des saphirs de la chaîne de montagnes de l’Eifel (Allemagne), les saphirs ne se forment pas dans le manteau terrestre, contrairement à ce que l’on pensait. Ces gemmes se cristallisent dans des environnements volcaniques, à seulement 5 kilomètres sous la surface, grâce à des interactions complexes entre le magma, les parois rocheuses et des roches partiellement fondues. Elles acquièrent leur couleur bleue en présence de fer et de titane, violette avec le vanadium, rose grâce au chrome, jaune et verte avec le fer.
NATURE – Les chercheurs ont la main verte ! Un parc à coraux en Polynésie
Fantastiques, magnifiques mais fragiles ! Face au déclin des récifs coralliens, notamment à Tahiti et Moorea, des chercheurs innovent pour sauver les trésors marins. En effet, entre les températures qui pourraient continuer de grimper et l’acanthaster, une étoile de mer qui se nourrit de coraux, d’ici 2100, 70 à 99 % des récifs pourraient disparaître.
En Polynésie française, les scientifiques agissent avec leurs connaissances et leur cœur, et ils ont la main verte, ou bleue ! Au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CRIOBE), des élevages particuliers ont été mis en place : il s’agit de parcs à coraux destinés à évaluer leur résilience face à un futur incertain. Ainsi, au cœur du lagon de Moorea, une pépinière particulière permet de tester résistance au réchauffement de différentes lignées de coraux. Les chercheurs font d’ailleurs d’une pierre deux coups en restaurant également les zones dégradées. Sur des supports artificiels, des « arbres métalliques », des boutures de coraux montrent des réactions variées au stress thermique : certains résistent tandis que d’autres blanchissent. Après l’étude de ces coraux de culture, ceux qui ont pu se développer normalement sont réintroduits dans des zones endommagées, une chance pour les récifs ! Et afin de sensibiliser les nouvelles générations, des ateliers de boutures aquatiques sont organisés auprès du jeune public. En bref, le CRIOBE met tout en œuvre pour la protection et la restauration des récifs, un maillon essentiel de la biodiversité marine.
LABORATOIRE – A star is born, l’apparition
Les soirées d’été à regarder la voûte céleste vont continuer pour celles et ceux qui voudraient assister à un événement céleste exceptionnel. Encore une fois, l’espace va nous offrir une magnifique surprise : une nouvelle étoile – pas si nouvelle, finalement – va apparaître dans le ciel !
T Coronae Borealis (T CrB), une nova récurrente devrait se manifester dans les ciels nocturnes en brillant 1 500 fois plus fort qu’à son habitude ; elle devrait être visible prochainement, sans instrument ! Située à environ 3 000 années-lumière, T CrB pourrait briller comme l’étoile Polaire. En effet, cette étoile double variable émet parfois des sursauts d’éclat intenses. Composé d’une naine blanche et d’une géante rouge, ce système binaire connaît des réactions thermonucléaires intenses lorsque la naine blanche capte de la matière de sa compagne. Alors que ce spectacle astronomique rare se prépare, les observateurs amateurs sont encouragés à signaler toute apparition de cette « nouvelle étoile ». À vos télescopes !
INITIATIVE – Du plastique « vivant » pour un futur plus propre
Le plastique n’est pas toujours fantastique ! Des paysages terrestres et marins sont défigurés par nos tonnes de déchets. Pour contrer cette horreur planétaire – nous nous sommes trop habitués à utiliser le plastique dans nos activités du quotidien –, les chercheurs cherchent, et trouvent parfois des solutions miracles !
Inspirée par des découvertes antérieures sur des microbes mangeurs de plastique, à Shenzhen, une équipe de l’Institut de technologie avancée du SIAT (Académie chinoise des sciences) a mis au point un plastique « vivant » qui s’autodétruit lorsqu’il est jeté. Cette innovation intègre des spores bactériennes dans une structure de polycaprolactone (PCL). Les spores, issues de la bactérie
Bacillus subtilis, ne s’activant que lorsque le plastique commence à se dégrader, déclenchent un processus d’autodestruction qui ne dure qu’une petite semaine, avec l’aide d’une autre lipase provenant de la bactérie nommée
Candida antarctica. Comme à l’université de San Diego où a été conçu du plastique aux spores, cette innovation marque un pas vers une nouvelle génération de plastiques biodégradables qui pourraient servir notamment pour les emballages alimentaires.
Si l’être humain crée parfois des matières qui, utilisées à grande échelle, deviennent des chimères, il sait aussi inventer de belles choses pour tenter de se racheter !