Le petit Antoni Gaudí naît dans une famille humble de Catalogne en 1852. Son père est chaudronnier et sa mère, une femme chaleureuse et très pieuse, initie son fils dès son plus jeune âge à la dévotion, notamment au Christ et à la Vierge Marie. Surdoué, particulièrement en géométrie et en dessin, Antoni Gaudí a la chance de voir ses études financées par un directeur d’usine qui le prend en affection. Après une enfance chahutée par de nombreux problèmes de santé, le forçant parfois à rester alité plusieurs jours d’affilée, Antoni entre à l’École supérieure d’architecture de Barcelone, où ses professeurs reconnaissent rapidement son génie. Dès le début, il montre un intérêt pour les éléments naturels et organiques qui deviendront la signature de son travail.

Depuis l’enfance, il a un rapport très particulier à la nature ; il fait de nombreuses promenades, adopte un régime végétarien, car ses parents sont des adeptes des théories hygiénistes de Sebastian Kneipp. Gaudí ne suit pas le chemin classique de ses pairs. « L’enseignement académique qu’il reçoit ne lui plaît guère. Rien n’y fait : le style convenu de ses maîtres de l’université ne l’intéresse pas. Il cherche à contourner leurs conseils qu’il estime conventionnels et inutiles pour l’avenir », explique Patrick Sbalchiero dans sa biographie de l’architecte⁽¹⁾. Alors Antoni se tourne vers la philosophie, intimement convaincu que tout nourrit l’œil, que ce soit la philosophie, l’art, la nature ou, bien sûr, la foi, car tout peut être ordonné autour des projets humains, mais toujours au service de Dieu. L’homme est également très lié à sa culture catalane et à l’aspect social des constructions. L’environnement politique de son pays va de pair avec ses aspirations, lui permettant de se déployer pleinement.


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