La non-expression de nos émotions peut conduire à de graves pathologies. Aussi est-il important de comprendre leur fonctionnement pour bien vivre avec elles.
La sophrologie constitue un merveilleux outil pour prendre conscience de
ses émotions, apprendre
à les identifier pour pouvoir les exprimer, les
comprendre et les transformer.
Dans cet extrait de l’ouvrage Les pouvoirs de la sophrologie - Libérez-vous de vos blocages et déployez votre énergie vitale, Sylvie Laganier et Gilbert Cerf nous livrent des clés de compréhension, pour nous aider à un mieux-être au quotidien.
Santé corps-esprit
Pavel Danilyuk/Pexels
Les émotions
Le dictionnaire Larousse définit l’émotion ainsi : « Trouble subit,
agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de
surprise, de joie, etc. » L’émotion est associée à l’humeur, au tempérament,
à la personnalité, c’est une réaction psychologique
et physique à une situation. Elle a d’abord une manifestation
interne, et génère une réaction extérieure. Une émotion forte,
retenue et intériorisée, pourra amener votre corps à apporter
une réponse à votre place et à créer une somatisation.
Selon Robert Plutchik, il existe huit émotions fondamentales
chez l’être humain :
- la joie ;
- la surprise ;
- la tristesse ;
- la peur ;
- le dégoût ;
- la colère ;
- l’anticipation ;
- la confiance.
Dans la vie de tous les jours, l’émotion est incontournable
dans le processus de motivation, de communication, de décision.
La sophrologie nous permet de prendre conscience de
toutes les gammes d’émotions, dans toutes les situations, à
chaque minute, si ce n’est chaque seconde, puis d’apprendre
à les identifier, à les exprimer, à les manifester, à les vivre, à les
comprendre et à les transformer.
Notre éducation ne nous a pas enseigné à connaître et à
reconnaître les émotions, ni à les comprendre et les gérer. Il est
tout à fait normal d’éprouver des émotions et des sensations en
tant qu’êtres humains, cela fait partie de la vie. Mais la manière
dont nous apprenons à les identifier a un impact sur notre
santé et sur notre équilibre. Nous savons que ne pas exprimer
nos émotions, les accumuler, peut entraîner des pathologies
graves. Comprendre la logique de nos émotions et repérer leur
lieu d’expression dans notre corps sont importants. Ce dernier
est comme un théâtre : acteur et spectateur. Quand nous
sommes en colère, notre corps est agressé, et nous restons
spectateurs de nos ressentis sans pouvoir identifier nos maux.
Pour gérer nos émotions, nous avons besoin d’apprendre à
connaître leur logique, ainsi qu’à satisfaire nos besoins psychologiques :
- s’exprimer ;
- être en sécurité ;
- aimer et être aimé ;
- exister ;
- être reconnu.
Il nous est également nécessaire de comprendre comment
fonctionne notre cerveau.
Le système limbique est considéré comme le siège des
émotions (agressivité, peur, plaisir, colère), représentant le
dialogue entre le cerveau et le corps. Le système limbique est
constitué de plusieurs noyaux situés sous le cortex.
- L’hypothalamus : contrôle la faim, la soif, la température de notre corps et les pulsions sexuelles.
- L’amygdale : est responsable de la mémoire émotionnelle. Elle joue un rôle dans l’agressivité, la colère, la peur, l’anxiété et la mémoire.
- L’hippocampe : joue un rôle dans l’apprentissage et le stockage d’une information en mémoire sur le long terme.
- Le thalamus : est responsable des relais sensoriels.
Le cerveau ne fait pas la différence entre ce qui est réellement
vécu ou perçu et le virtuel ou l’imaginaire. Si un stimulus
est associé à une menace, à une frustration, à la douleur ou à la
souffrance, la mémoire (amygdale) l’enregistre comme dangereux,
et chaque fois que celui-ci apparaît, elle sonne l’alarme ; le
corps vit alors la même réaction de peur, de méfiance, de fuite ou
de lutte que la première fois. Les souvenirs restent ancrés dans
notre corps et nous poursuivent, d’une manière inconsciente, ou
plus ou moins consciente, tout au long des étapes de notre vie.
Pour maîtriser ses émotions, il faut d’abord les identifier, puis
les comprendre, c’est-à-dire trouver leurs causes réelles et
observer leurs manifestations ainsi que leurs conséquences.
Exprimer ses émotions
On peut exprimer ses émotions verbalement ou par écrit.
Dans la plupart des cas, cette action est bénéfique. Lorsqu’il
s’agit d’une émotion négative telle que la tristesse, la peur ou
la colère, l’exposer peut être un moyen d’en réduire les effets
négatifs. Une fois cela fait, elle n’agresse plus notre cerveau
émotionnel avec la même intensité : l’énergie négative est
transformée en énergie positive.
Des chercheurs ont constaté que la tendance, chez certaines
personnes, à ne pas laisser se manifester leurs émotions
négatives, entraîne une augmentation des désordres physiologiques
– hausse de la fréquence cardiaque, respiration qui
s’accélère, crise de panique, etc. Finalement, savoir mettre des
mots sur ce que l’on éprouve, partager le livre intérieur de ses
émotions fait partie des compétences que les psychologues
appellent « l’intelligence émotionnelle », laquelle permet de
mieux s’adapter au monde social et professionnel, tout en respectant
son capital santé physique et intellectuelle.
Gérer ses émotions
Il faut essayer d’utiliser ses émotions à bon escient. Tout
d’abord, il est nécessaire d’accepter une émotion, pour mieux
la gérer et éviter le refoulement. Ce dernier fait partie de nos
mécanismes de défense et prend parfois les commandes de
nos réactions sans que nous en ayons conscience.
Le refoulement se produit lorsque nous refusons de ressentir
les émotions qui nous envahissent. Il faut, dans un
premier temps, consentir à les nommer, à les repérer, afin de
mieux les gérer, et que nos réactions soient mieux comprises
par notre entourage.
Méfiez-vous des réactions impulsives
La peur et la colère sont nos ennemies ; elles nous poussent
à agir de manière impulsive et sans discernement. La colère
peut nous conduire à des situations catastrophiques. Si vous
recevez un e-mail désagréable et répondez sous l’effet de
l’irritation, cela peut avoir des conséquences regrettables, non souhaitées. Il vaut mieux transformer cette énergie négative
en énergie positive, en laissant la colère s’estomper et en prenant
le temps de réfléchir.
Il est possible de gérer l’émotion négative en recherchant
une nouvelle évaluation de la situation, une façon différente
de l’envisager, par exemple en demandant de l’aide à une
personne extérieure, qui, n’étant pas directement impliquée
et possédant une expérience différente, aura un regard neuf.
L’isolement est un facteur important d’angoisse. Aller à la rencontre
des autres pour partager ce que l’on ressent est une
bonne solution, même si l’on se sent parfois plus enclin au
repliement lorsque l’on traverse une phase difficile. […]
Les pouvoirs de la sophrologie - Libérez-vous de vos blocages et déployez votre énergie vitale, Sylvie Laganier, Gilbert Cerf, éd. Le Courrier du Livre, 2023, p. 34 à 38.
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