Il est des lieux où, d’emblée, une magie ineffable se fait ressentir. À la Demeure de l’Ange, ce sentiment vous envahit dès l’entrée de cette maison superbement restaurée par Aline Barbey, sa nouvelle propriétaire. Aline, à l’image de son manoir, a vécu de nombreuses vies, toujours en lien avec l’immatériel : « Ces moteurs que sont pour moi la curiosité et la créativité m’ont fait aller chercher des informations là où je ne les trouvais pas dans la matière. J’ai très vite compris que le visible naît dans l’invisible. » Et cette reliance lui a permis de trouver son nouveau lieu de vie. « En fait, c’est la maison qui m’a attirée. Quand j’ai pénétré à l’intérieur, j’étais déjà dans ce que j’allais en faire, sans voir la bâtisse telle qu’elle était, mais telle qu’elle allait devenir. »

Guidée, Aline l’a aussi été par une merveilleuse statue d’ange, aujourd’hui exposée dans le salon. Pour Aline, cette créature céleste est la manifestation dans la matière de l’un de ses guides, et elle lui a demandé de l’aider à trouver sa nouvelle maison. « Ce fut alors une évidence qu’elle ne pouvait s’appeler que la Demeure de l’Ange. C’est là où l’ange demeure ! » sourit-elle. Créer des chambres d’hôtes n’était pas son projet de départ, « mais son potentiel d’accueil est monté, comme une connaissance qui venait à mon oreille », confie-t-elle. Et aujourd’hui, cette créative connectée au subtil met ses talents au profit de son foyer pour recevoir des voyageurs du monde et de l’âme. « Ce manoir a de tout temps été une terre d’accueil ; je fais ici ce qui devait être fait. »

Aline reçoit aussi des groupes de francs-maçons, qui privatisent alors le lieu pour quelques jours de retraite et d’échanges. Ce projet, né de sa rencontre avec Franck Fouqueray, auteur, fondateur du journal maçonnique 450.fm, et lui-même franc-maçon, confère une deuxième identité atypique à la Demeure de l’Ange, qui prend alors, le temps d’un séjour, le nom de Manoir d’Hiram. Pour les francs-maçons, cette parenthèse « est un moment où on se retrouve seul avec soi-même et où on fait le vide en soi », explique Franck Fouqueray. « On est dans le silence et on vient justement rechercher ce vide, car la Maçonnerie, c’est la recherche d’une vérité intérieure en vidant ce qu’on croyait savoir. C’est un chemin initiatique. » Il est des lieux dont l’énergie est telle qu’ils deviennent une étape sur la voie de la connaissance de soi et du monde. « Celui-ci est un athanor d’escale sur le chemin de la transmutation », sourit Franck Fouqueray, dont la gardienne est « une alchimiste » encourageant, par sa seule présence, ce cheminement pour « réunir l’esprit et la matière ».