Cette phrase, devenue proverbiale, trouve son origine dans Le Banquet de Platon, qui date du IVᵉ siècle av. J.-C. Elle découle du mythe des âmes sœurs, relaté dans ce dialogue intrigant consacré à l’amour. Découvrons-le.
Savoirs ancestraux
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« Androgynes brisés par la colère des dieux jaloux, nous galopons derrière notre moitié perdue, nous tentons de reconstituer l’unité des origines : où est mon autre moi ? qu’est devenue la complétude exquise dont je me souviens et dans quelle vie l’ai-je connue ? », écrit l’auteure Jacqueline Harpman(1). Quelque deux mille ans plus tôt, l’une des toutes premières théories expliquant cette aspiration originelle de l’homme se trouve dans Le Banquet de Platon, un dialogue écrit aux alentours de 380 av. J.-C. Il met en scène une suite de sept discours entre disciples et poètes au lendemain d’une soirée « très arrosée », qui, allongés deux par deux, décident de faire chacun leur tour l’éloge de l’amour.
Phèdre lance le débat. Il remarque que les amants font des choses exceptionnelles par amour, ce grand guide de l’existence. Par exemple, Alceste qui meurt pour son mari et, récompensée par les dieux, ressuscite. C’est au tour de Pausanias de prendre la parole. Pour lui, le problème est mal posé. On lui demande de faire l’éloge de l’amour comme s’il était une seule et même chose, alors qu’il y a plusieurs types d’amour. Il propose que l’amour du corps soit inférieur à l’amour de l’esprit, car le premier est éphémère, tandis que celui qui aime l’âme également adhère à quelque chose de constant. Éryximaque pousse encore plus loin ces réflexions et considère l’amour d’un point de vue plus général : il ne concerne pas seulement l’homme, mais les rapports de tous les êtres, animés aussi bien qu’inanimés. Il est ici question de l’universelle puissance de l’Amour. Enfin, si Socrate est présent, c’est toutefois le discours d’Aristophane que l’on retient souvent aujourd’hui. Ce dernier se penche sur l’origine de l’amour : d’où vient que l’on aime, et ce sentiment qui nous pousse à nous unir à quelqu’un d’autre ?
Il dit qu’au tout début, les êtres humains auraient pris l’apparence de sphères androgynes se déplaçant par culbute, dont la forme rappelle nos origines astrales. Elles étaient constituées de quatre bras, quatre jambes et d’une seule tête à deux visages. « C’étaient en conséquence des êtres d’une vigueur prodigieuse, leur orgueil était immense », peut-on lire dans le texte. Forts de leur confiance, ils partirent à l’assaut du ciel, leur ambition les amenant à vouloir devenir l’égal des dieux. « Quelle sanction prendre pour cela ? », se demanda Zeus, roi des dieux. Il a l’idée de les couper en deux. Puis Zeus opère une seconde fois, corrigeant le sectionnement qui empêchait par sa morphologie la reproduction. En ramenant les « parties honteuses » sur le devant du corps, il favorise aussi bien la perpétuation de l’espèce, fruit de la rencontre d’un homme et d’une femme, que le plaisir partagé entre personnes du même sexe. Ainsi, dit-on, les humains sont condamnés à passer le reste de leur existence à rechercher leur part manquante. Aristophane rend finalement hommage à Éros, « dont l’ambition est, avec deux êtres, d’en faire un seul et d’être ainsi le guérisseur de la nature humaine ».
Journaliste, réalisatrice et auteure, Aurélie Aimé est spécialiste du monde des spiritualités et de l'écologie. Son parcours professionnel lui a permis d’explorer inlassablement ces sujets et de partager ses découvertes.
D’abord, elle a été journaliste et animatrice télé sur M6, spécialiste de « récup’ » et d’ « astuces de grands-mères » pour l’émission 100% Mag. Puis en 2014 elle a rejoint la rédaction de l'INREES, de Kaizen, puis de Natives, entre autres.
Elle est l’auteure de plusieurs ou ...
À
retrouver
dans
Inexploré n°54
Âmes sœurs
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